SEVG Section Ouest - CR de l’assemblée du 20 octobre 2012

L’assemblée annuelle de la section Ouest s’est tenue sous un timide soleil d’automne le samedi 20 octobre 2012 à Guingamp (Côtes d’Armor).

Après une messe du souvenir dans l’étonnante basilique « Notre Dame de Bon Secours », l’assemblée a eu lieu dans les locaux de la paroisse, mis à notre disposition par le curé doyen de Guingamp.

Une cinquantaine de membres a pris le soin de répondre à cette réunion, mais seule une vingtaine a répondu positivement.

Aucune élection n’étant à l’ordre du jour, le président a rendu compte des évènements de l’année écoulée et souligné la difficulté de « recruter » de nouveaux adhérents.

Une minute de silence a été observée en souvenir de nos adhérents décédés depuis la dernière réunion.

Le MG (2eS) Maillard a informé l’assistance des dernières nouvelles relatives à l’association au niveau national et au service de santé en général.

Après un excellent déjeuner de cohésion, le MC (ER) Turier a présenté un historique fort intéressant de la ville de Guingamp, exposé repris ci-dessous :

Guingamp n’est pas seulement un haut lieu du ballon rond. Il y a quelques décennies, au temps de la III° région militaire c’était un haut lieu de service de santé : centre de sélection et centre mobilisateur. On oublie, ou on ignore que dans la Bretagne ducale, c’est-à-dire jusqu’à la reine Anne, XV° siècle, Guingamp fut une place forte dont cette basilique était la chapelle. Une chapelle, aujourd’hui basilique Notre Dame de Bon Secours, qui a donné lieu en 1480 à un miracle retentissant qui n’est pas sans rappeler celui de Lourdes.

La forteresse tentait de résister bec et ongles, aux assauts furieux des soldats de Charles VIII (commandés par un duc de Rohan). Grièvement blessé, le gouverneur de la forteresse abandonna le combat. Très vite l’ennemi est dans la place et s’apprête à massacrer et à piller. Et tout à coup : miracle ! Les cloches de l’église se mettent à sonner, les canons des assaillants partent tous seuls.

Que se passe t-il ? Un soldat court au portail de l’église et là, comme à Massabielle dans la grotte, une apparition : Notre Dame avec l’enfant Jésus se tient dans le portail. Volte face « La Sainte Vierge veut sauver sa ville. Sellons nos chevaux. Partons ».

Cinquante ans plus tard, une autre bataille, mais sans armes ni armées celle-là, et sans miracle. Une bataille artistique et psychologique. Les novateurs contre les traditionnalistes, exactement comme en 1830 à la Comédie Française la bataille d’Hermani, opposant les amoureux de Corneille, Racine, Molière aux romantiques sous la houlette de Victor Hugo.

Le théâtre de ces opérations est cette église. A la suite d’un terrible incendie dû à la foudre la moitié du sanctuaire s’est effondrée. On fait appel pour la restauration au plus grand architecte de Bretagne : Maître Beaumanoir. Il propose un devis. On refuse son concours. Un architecte beaucoup plus jeune et quasiment inconnu est choisi. Il abandonne le style de vieux maître et propose un art nouveau, révolutionnaire. Le style gothique, tout ce qu’il y a de plus français et de plus chrétien cède la place sur la moitié du bâtiment au style Louis XII, style première Renaissance, art païen, puisqu’imitant les temples gréco-romains et art italien, puisque né à Florence. Défaite de Beaumanoir, victoire de Le Moal.

Adieu arcades ogivales, soufflets, gables et accolades, bonjour pilastres, anses de panier, clés de voûte, entablements, frontons. Bref ! Un autre monde !

En même temps que ce renouveau dans l’architecture des idées nouvelles. Les mentalités commencent à changer. Naissance de l’humanisme. L’homme se rend compte qu’il n’est pas un passager sur cette terre, en attente d’un au-delà dans la félicité. Il se rend compte qu’il fait partie de la création. Ici et maintenant. « Carpe dicus » disait Horace avec en écho RONSARD quelques siècles plus tard « N’attendez pas demain. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie ».

Après la visite de la basilique s’est achevée cette journée, tout en pensant déjà à la prochaine !

PG (2eS) L. SALIOU


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